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Marie et les AN en ARDECHE

 Compte rendu du séjour rédigé par notre ami Gaston .

« C'est un tout complet , c'est un microcosme de contrastes et d'harmonies. Ses nombreuses facettes s'irisent, chacune jouant de son prisme et, ensemble, complémentaires, créent la magie de cette terre élue, si antique et toujours nouvelle, où a pu naître la légende que dieu le père, ayant créé la lumière, le  ciel , le sol , les plaines et les montagnes , les eaux , sources, fleuves et mers , sourit d'une fatigue heureuse, mais de sa vaste palette comportant des restes de tout , dans un élan joyeux

 

                                   Il en fit l'Ardèche » .

 

Les provençaux me pardonneront sûrement de parodier Marie Mauron pour dédier ce texte à une région tout aussi riche et fière de son passé que notre Provence , mais aussi si proche , exhibant à l'envi sa riche végétation et ses vieilles pierres.

 

LA PIERRE ?  elle règne ici en tout lieu . Elle est là , sous-jacente , affleurant en bancs rugueux , dressée le long des chemins , juchée au faîtage des maisons en lourdes lauzes de schiste. Couchée patiemment en murets , elle modifie le profil de pente , créant des terrasses autrefois cultivées. Dressée , elle délimite les vergers , les châtaigneraies . Là, d'un sombre austère, elle se pare de gris dans les frondaisons de chênes verts .Regroupée en énormes clapiers , elle témoigne de la patience obstinée des hommes qui ont épierré chaque parcelle de cette terre . Les murs cyclopéens montés en gros blocs  appareillés en lits horizontaux , s'ornent au couronnement d'une frise de pierre dressée.

Vallée de la Drobie.

 

Aux confins de l'Ardèche, de la Haute-Loire, la Lozère et du Gard, La Drobie déroule ses méandres encaissés dans les schistes pour le bonheur des randonneurs et des pêcheurs à la mouche qui y taquinent la truite.

Les flancs raides de la vallée abritent encore de petits hameaux pittoresques, perchés au milieu des faïsses (c'est ainsi que l'on nomme là-bas les restanques) couvertes de vignes et de châtaigniers. Ces villages délaissés sont maintenant recolonisés par des "estrangers". Un bien ? Un mal ? Toujours est-il que grâce à cela et à la volonté des indigènes, la vallée reprend vie.

C'est là, que 13 AN , nombre bénéfique s'il en fut, se sont retrouvés pour un week-end prolongé sous la houlette de Marie qui réussit à un pari risqué : entraîner les indécrottables marcheurs stakhanovistes du kilomètre lancé, à une rêverie artistique, une visite en soi-même, dans le silence et le recueillement.

Et ce n'était pas gagné d'avance !

Après un parcours routier sans encombre, à peine arrivés, nous attaquons l'ascension vers la croix de fer, sommet prestigieux au sud de St Mélany. Le sentier bordé de vieux murs de schiste descend en cascade vers le lit de la Drobie, coupant en maints endroits les petites routes qui sillonnent le pays.

Le pont de la brousse enjambe de ces trois arches le mince filet d'eau de la Drobie encore à l'étiage. Quelques vasques abritent truites et alevins.

La montée sous le couvert d'une forêt de yeuses et de Châtaigniers court sur la Rive Gauche du ravin de Cornis. Aujourd'hui le saut de la dame est à sec. Soucieuse du confort de ses invités, notre hôtesse, consent vers 14 h à un bref arrêt pour le déjeuner. Rassasiée la petite troupe, privée de Françoise victime d'une épine calcanéenne, reprend son ascension. Au droit du Ranc d'Ase nous rejoignons une large piste bordée de Châtaigniers. Très vite les poches prennent des aspects boursouflés, promesse de futures castagnades.

À la cote  818, nous rejoignions la "croix de fer" depuis longtemps disparue, pour emprunter à l'est, une large sente en pente douce qui nous conduit de forêt en pâturages, vers le village de la Rochette. La descente est entreprise sur la route d'abord, jusqu'au rameau des bancs. Puis, au long d'un menu sentier qui s'insinue au gré des vallons, sous les chênes verts, les pins et les Châtaigniers. Au creux du talweg, la fontaine et presque à sec. Nous remontons sous les villages de charus et de Chambary. Murs de schiste sombre , relevés par les volets et portes rose violet , fenêtres étroites aux linteaux et jambages de granit clair.

Le sentier descend ensuite enroulant crêtes et vallons dans la lumière tamisée par les frondaisons de châtaigniers. Nous franchissons allègrement  ruisseaux et ponts, arches de pierres sèches, élancées entre deux rives et retrouvons enfin le lit de la Drobie et la longue remontée vers St Mélany et nos voitures !

Nous rejoignons le gîte d'étape du Travers quelques kilomètres plus haut. Notre hébergement est situé dans un enchevêtrement de bâtisses imbriquées les unes dans les autres et au milieu desquelles s'insinuent courettes et escaliers de pierre qui dévalent vers un verger qui regorge d'arbres fruitiers.

L'architecture typique de la région exhibe ses hauts murs de schiste dont l'austérité s' émaille des taches claires des moellons de granit épars dans la construction, et qui constituent aussi les jambages et linteaux de fenêtres.

Les pleins cintres de pierre blanche sont couronnés de marquises de lourdes  lauzes du pays. Les vignes vierges nuent de rouge et de vert des façades abritées.

La restauration y est aussi savoureuse que le logement douillet. La nuit, illuminée d'une lune gibbeuse y sera calme et reconstituante.

Au matin, après une courte éclipse sur le départ du sentier des lauzes, , un petit déjeuner copieux nous est servi. Départ prévu dès neuf heures pour le "sentier des Lauzes".

C'est là qu'entre en scène la Meneuse de jeu qui derechef, choisit d'effectuer son parcours dans le sens inverse du descriptif.

Le chemin au creux de vieux murs descend d'abord dans la châtaigneraie, jouant à cache-cache avec les lacets de la route. Une confortable piste mène au Hameau du Vernet dans lequel nous nous introduisons dans l'intimité même des résidents.

Une petite source dort derrière une voûte protégée par une grille de fer. Nous descendons dans le vallon, franchissons un petit pont pour accéder à la première œuvre de Christian Lapie : « le silence des lauzes »

une famille de guetteurs noirs se dresse sous un châtaignier pour perdre leur regard au-delà creux du vallon, observant interminablement le passé, l'avenir... ? Lapie a-t-il semé là « un grain de résistance contre l'enfrichement », tente -t'il de "réinventer des lieux afin que des clairières ouvertes  laissent encore percevoir le passé"?

Les commentaires fusent, le silence, précieux, se fait rare. Interpellations, questionnements, réponses avortées, commentaires profanent et blasphématoires... Était-ce le but poursuivi par Marie ? Elle se fait interrogative, pédagogue, sans jamais livrer son intime pensée.

De là-haut, le hameau du Vernet toujours présent avec ces Faïsses qui dévalent la colline, guette aussi les noires statues dans un éternel échange : qui guette qui ?

Nous regrimpons sur l'autre versant du vallon pour une rencontre nouvelle. Sur notre gauche, au-dessous du muret , une curieuse construction, mélange passé et avenir, architecture sobre de pans de schiste, adossée à la colline, curieusement ouverte sur la vallée au sud par une riante baie vitrée.

L'échappée,, « atelier refuge » est une résidence artistique qui héberge occasionnellement les artistes. La châtaigneraie y est « gérée comme un jardin d'ombre » alors que la verrière s'ouvre largement à la lumière. Contrastes entre la tradition ancestrale et la modernité, nous découvrons là, un « espace de contemplation pour vivre et penser le paysage ». Chevauchant les fétuques bleues , enjambant les échelles à restanques, sommes-nous accessibles à ce type de regard ; seule peut-être Marie connaît la réponse.

Le sentier poursuit son investigation au sud, pour y découvrir les sciences orientales et les "oto date" d'Akio Suzuki". Chacun à tour de rôle, s'assied dans la conque incurvée, insérée dans le muret de pierre, place ses pieds dans l'empreinte d'oreilles pour "être mieux attentif aux résonances sonores et visuelles". Cela me rappelle un peu les conques placées à la périphérie du théâtre de Jerash , où chacun à l'impression d'avoir pour lui seul un haut-parleur qui diffuse le spectacle.

Marie, André, Maurice... Y ont-ils entendu et ressenti les mannes de ce haut pays ?

Après quelque digressions scatologiques sur les oreilles des pieds, nous poursuivons notre voyage intérieur de l'œuvre de Domingo de Cisneros . Cet artiste a rebâti le mur de pierre de 22 mètres de long sur lequel il a érigé vingt figurines de schiste : « paroles de lauzes ». Les AN en une procession toute irréligieuse ont pu découvrir "El Sol", ou solaire aux crans dentés et tout un ensemble de silhouettes de lauzes.

Hélas il  ne restera rien de l'offrande de quelques « aspirants artistes » qui à l'instar de leurs prestigieux modèle, ont tenté d'atteindre à la gloire en érigeant de modestes  "cairns" de pierre, frénétiquement effacés par deux intégristes du seul « art pur » !

Après un nouvel arrêt contemplatif dans un autre "oto date" nous rejoignons le hameau d'Eyrolles, picorant çà et là quelques "rapugues" de raisins noirs ou blancs : un indéniable délice !

En balcon, le sentier nous-mêmes au long des vieux murs. Un arbre d'acier domine de son éternel mépris des chênes du vallon.

Nonchalamment nous déambulons au long de la rue principale de St Mélany, admirant au passage, maisons restaurées, vieux murs ancestraux, escaliers dérobés menant vers de succulents vergers. Cette commune de St Mélany a été retenue comme paysage de référence par le parc naturel des Monts d'Ardèche en raison de ses remarquables paysages de piémont cévenol.

De 867 habitants en 1846 la population a régressé à seulement 70 aujourd'hui. Le pas de porte des maisons s'orne de ruches antiques, construites dans des troncs de châtaignier creux, coiffés d'une lourde lauze.

Certaines , même ont été transformées en boites à lettres, conversion , oh combien dérisoire , qui témoigne d'un passé révolu qui dévoie les outils d'autrefois en objets décoratifs .

Plus loin, L'église, l' antique scierie , lasses de présider à la vie spirituelle et professionnelle des hommes , dominent imperturbablement  le vallon qui lui aussi, expose ses terrasses abandonnées aux vignes redevenues sauvages non plus pour la survie mais pour le plaisir des yeux des nouveaux colonisateurs que sont ces migrants du grand nord et les randonneurs soucieux de pittoresque bucolique.

Le long lacet de la route va nous voir braver toutes les recommandations instantes de la FFRP , quant au comportement que doit avoir tout groupe cheminant sur la voie publique .Alain va rapidement  remettre bon ordre à ce début de dissidence et de retour à l'état de nature!

Nous nous orientons maintenant vers le nord et les hameaux du Bastidon et de la Coste, richement restaurés.

Près de là, nous atteignons la "propriété temporaire de Marie" qui, à St Mélany , s'est procurée "Au Bon Port" , café du village, une clé qui la rend copropriétaire , jusqu'en 2010 , d'une armoire cachée dans la châtaigneraie et destinée à recevoir : un livre d'or, bien sûr, mais aussi tous les objets les plus saugrenus que les autres copropriétaires souhaitent y déposer. En fait une sorte de "vide grenier" , des objets , pensées superfétatoires , qui interpellent le citadin : qui a bien pu avoir une idée aussi tordue?

J'ai les noms : Ivo Provoost et Simona Denicolaï s'y sont commis en bons "indigènes" soucieux de maintenir les séculaires traditions locales: "Révolution is not a pique nique " comme l'on dit en provençal.

Le sentier remonte maintenant  au long du vallon de la Sueille , qui offre ses rives ombragées aux châtaigniers dont les troncs martyrisés s'étirent vers le ciel en des implorations tragiques. Depuis longtemps déjà, je suis encombré des bâtons de marche d'Andrée qui, inconsciemment , les aura offerts en ex voto à proximité de l' « armoire » précédemment décrite.

Au bord de grandes vasques , nous prenons notre repas (l'homme vit aussi de pain!), alors que les inconditionnels de la baignade vont troubler l'eau de la faune piscicole : "Tu la troubles....".

Comme à chaque pause , nous assistons à la surréaliste séance animée avec maestria par les accros du téléphone portable: Ca passe ! Ca passe pas! , je n'ai pas pu expédier mon SMS, ....et autres déclinaisons des travaux forcés de la communication, pratiquée avec acharnement , en quelque lieu que ce soit!

Dominique , péremptoire , affirme :" vous m'emmerdez et je m'en vais"! Rien n'y fait , le dieu téléphone a ici son autel et il faut bien sacrifier à son adoration.  Je suis tout prêt à suivre l' exemple de Dominique, mais comme je suis bien élevé, je me contente d'émettre à haute voix les commentaires les plus sujets à déclencher la 1ére guerre mondiale des Télécoms!, les coups de coude d'Andrée réfrènent mes ardeurs belliqueuses.

Vite s'isoler au long de la rivière, observer lézards, truites , gougeons et végétation , compagnons muets, eux! Observer les ondes d'interférence lumineuse projetées sur les parois , par les ondelettes de la rivière...

Après  baignade , déjeuner et échanges téléphoniques, nous repartons , rive gauche, pour bientôt traverser à gué et entamer une vigoureuse montée en sous bois , vers les hameaux du Merle et du Serrou. Beaux corps de bâtiments , aux couvertures de lourdes lauzes et aux poches de granit ; arcs de décharge sur linteaux de bois , cheminée à chapiteau et escaliers de pierre massive.

A la sortie du village , le sentier s'insère à nouveau entre les murets de pierre , puis redescend dans la châtaigneraie pour rejoindre le route de Dompnac.

A l'entrée du  hameau , Raymond abandonne les baskets pour se chausser en vus de la remontée. Au grand dam du président le voilà maintenant en tongues légères : la plage est sûrement proche!

Un majestueux pont de pierre enjambe la Sueille et donne accès au village qui prépare fiévreusement la fête de la bière, fête locale qui tient sans doute à une nouvelle forme de colonisation venue des contrées barbares du nord.

A l'ouest, nous rejoignons le parcours, d’abord en balcon ,puis en petite "remontée en biais " selon Marie . Celle ci , soumise à une irrésistible pulsion, se libère brutalement et abandonnant ses ouailles à leur incessants conciliabules, lâche la bonde et disparait en direction de la chapelle St Régis: défoulement salutaire pour quelques uns de ses poursuivants , mais qui n'altérera en rien les errements de la petite troupe , à l'arrière , qui ira son chemin sans même apercevoir les nombreux chasseurs à l'affut. Pourtant, tout au long du chemin, la voix des chiens courants se fait entendre et les statues figées des chasseurs contemplent , elles aussi chaque vallon, promesse de civet pour les jours à venir.

A la Croix des Lébres , point de hases apeurées par les Némrods locaux, mais seulement Marie qui enfin consent à nous attendre!

Pendant le regroupement des troupes et une pause méritée , sans doute, à quelques uns nous rendons visite au "Ron des Fades", le rocher des fées .

Au lieu-dit: "Le Ron des Fades" les fées ont construit leur village. Cette œuvre évolutive à pris pour modèle le pays qui l'entoure: la "Vallée de la Drobie". Un torrent alimenté par une cascade traverse le village pour la plus grande joie de ses habitants lilliputiens.

Plus de 25 essences d'arbres du terroir s'y épanouissent en taille réduite. Dans ce havre de paix en plein nature, l'émerveillement et le bonheur sont au rendez-vous.

Chargé de légendes, le pic de Quartz de bonne augure situé dans le bas du lacet de la route ,a donné son nom à ce lieu exceptionnel: le Ron des fades (rocher des fées) au village miniature qui bénéficie donc, de ses bons hospices.

Ici un artiste local a reproduit dans son jardin , à très petite échelle , un village entier: miniatures de toute beauté!

Après cet intermède, nous rejoignons la chapelle St Régis où nous attendent nos collègues.

On venait de fort loin , à pied vers cette chapelle pour y formuler des vœux . Ainsi on y amenait les enfants "renaïres" ( grincheux), pour que St Régis rompe le maléfice: reste à espérer que le pouvoir du Saint soit toujours efficient car pour les mécréants photographiés sur le parvis , y a du boulot! Je sacrifie une petite prière pour mon propre salut!

Nous reprenons notre remontée au sud, pour atteindre le "belvédère des lichens" qui, grâce à Gilles Clément, nous fait apparaître la diversité végétale du lieu et les traits particuliers du paysage des "monts d'Ardèche" où se mélangent schistes et granits. Une attention particulière est portée aux différentes espèces de lichens.

Entre ce site prestigieux et la prochaine station de ce chemin de ...délices, Marie va ici , tenter l'impossible : suggérer l'observation d'un silence religieux et prolongé , tenter une entrée en soi et une ouverture de tous les sens à l'environnement  Exercice particulièrement antinomique, pari , oh combien risqué , bien que 200 mètres à peine séparent les deux sites .Et pourtant, ils ont tenu.., presque tous ! Ma concentration personnelle à été toute relative et quelque peu entachée par l'éventualité d'une rupture de trêve intempestive de quelque incorrigible bavarde ( j'insiste pour le féminin) , en grave état de manque qui pourrait justifier une cure de désintoxication lors de la prochaine sortie du club à laquelle je me garderai bien de participer.

            « Le Silence des Lauzes » ! Le silence des AN a donc été respecté . Nous saluons une fois encore ces « guetteurs hiératiques » , immuables, intemporels dans leur infinie contemplation.

            A nouveau en forêt , nous atteignons  la Croix de Grimal , avec sa curieuse traverse en vé , pour plonger à gauche de la crête , dans une haute futaie de pins et renouer avec la châtaigneraie qui dévale vers le hameau du Travers et notre gîte.

            Après l’incontournable apéro, ce soir tourte à l’ortie ,avec ou sans consommation de « trottoir » et délicieux jarret de veau. Notre hôte est bien sûr ,passé à la question « ordinaire » avec tant de coercitifs  arguments, qu’il finit par avouer les petits tour de main de ses recettes, y compris celle concernant la légèreté de son gâteau aux châtaignes.

            Ce dimanche, c’est le dernier jour : repli des bagages et départ à 9 H , après le petit déjeuner.

Nous quittons Le Travers et Saint Mélany , pour remonter la vallée de La Drobie qui file loin à l’Ouest. Nous devons entreprendre un long détournement au nord pour contourner le vallon de l’Ondes , affluent de La Drobie, et rejoindre  Sablières, village perché sur un éperon qui domine le confluent  des deux rivières. Avec à notre gauche le Roc Quillé , nous poursuivons notre remontée jusqu'au pont Du Mas . Là, nous rendons une courte visite au Grand séquoia . Il nous faut être une bonne dizaine pour en faire le tour. Nous traversons ensuite un petit hameau , pour atteindre le site qui héberge  encore de précieuses reliques : « les Boules de Gargantua ».

Quittant Le Mas , nous remontons vers l’Echelette , petit col d’où descendent de nombreux cyclistes.

Au lieu-dit  « La Croix Blanche » nous entamons notre randonnée du jour.

            Après avoir laissé le libre passage à divers quads et autres 4x4 , nous partons en direction de Thynes , perché sur son promontoire loin au sud,  nid d’aigle qui a naturellement hébergé les résistants pendant la dernière guerre.

            A flan d’abord, puis en larges lacets , le sentier rejoint bientôt le GR 4 qui nous conduit au village.

Nous débouchons d’abord sur le monument érigé en mémoire du massacre des FTP de Thynes.

Une longue interprétation des allégories est entreprise par notre groupe de recherche  et après ce dur labeur, la visite exhaustive du village est menée avec toute la lenteur qu’exige la noblesse des lieux : vide grenier au profit des « chats errants », église du XIIéme  siècle, suivie d’un examen détaillé des éventaires de produits locaux. Long « magasinage » et dégustation de glace à la châtaigne .

            Nous pouvons enfin reprendre notre route sur le GR 4 et rejoindre le creux ombragé d’un vallon pour le pique-nique.

Après une courte sieste nous remontons vers le village de La Blacherette dont nous éviterons soigneusement la visite pour risque de « magasinage » AH1 N1, le principe de précaution a heureusement prévu une déviation du sentier juste avant l’entrée du village probablement contaminé.

Nous traversons ensuite une zone dévastée par les chèvres que Marie caresse avec amour , confondant sûrement mâles et femelles , pour se plaindre ensuite de puer le bouc. Curieusement j’hériterai de ses  lingettes malodorantes pour les transmettre à Andrée qui n’en demandai pas tant.

            La Croix blanche est atteinte , et avant notre départ nous pouvons assister aux grandes manœuvres d’une dizaine de 4x4 cherchant sans discrétion une issue de leur escapade campagnarde vers la voie publique .

            Embrassades et départ dispersé vers La Ciotat.

            Que retirer de cette sortie « artistique » ; où commence l’Art, où finit l’éventuelle imposture ? Le but n’est-il pas de redonner vie à ces lointaines solitudes, vouées ou dévoyées maintenant vers le « tourisme », moteur essentiel de l’économie des « hauts pays ».

            En cette interrogation , le but que Marie s’était fixé est  sûrement atteint.
 

Gaston

Mis en ligne par Raymond  

 

 

 

 

 

 

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