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OPPIDA

La civilisation

des oppida

 

Ce qui reste des civilisations celtes et ligures ne peut plus se lire qu'au sommet des collines que jalonnèrent jadis les oppida des indigènes. Ce sont des camps fortifiés que l'on retrouve en assez grand nombre dans notre département et leur disposition relative est des mieux entendues pour établir de bonnes lignes de défense.

 

G. Barruol, qui les a beaucoup étudiés, les décrit ainsi : «  Dans le cas le plus fréquent, ils sont bordés sur deux ou trois côtés de falaises et seul le côté accessible est défendu par un ou plusieurs remparts de pierre sèches; c'est le type de l'éperon barré. Véritables acropoles, ces forteresses de hauteur occupent des points stratégiques dominant les voies naturelles de passage, commandant un col, surplombant un confluent ou des défilés ou dominant une vallée ».

 

Les enceintes de ces oppida, que l'on peut encore reconnaître au milieu des fourrés de chênes verts, sont pour la plupart écroulées. Il faut une habitude certaine pour retrouver dans ces tas de pierres en ligne les murs authentiques d'une place forte. Certains exemplaires pourtant permettent d'affirmer que ces murailles étaient imposantes.

 

 Leur datation est difficile, sauf dans le cas assez fréquent où l'on y trouve des tessons gallo‑romains.

La plupart de ces oppida ont en effet été occupés de façon quasi permanente de la fin de l'époque néolithique jusqu'au début du Moyen Age. n (J.P. Clebert. «  Provence Antique » ).

 

Dans le terroir ciotaden, les oppida connus entourent la dépression où s'est installée la ville. Ils commandent tous un passage : Baou Redon, surplombant  « Lou Pas de Bofer »  (Belle‑Fille), où la base d'un rempart en gros blocs non appareillés témoigne, avec des tessons divers de l'existence de ce camp; Ratataigne, à proximité du Pas d'Oulier (ou d'Ourié‑du provençal «  Aouro », le vent), où le rempart est remarquable de construction, avec sa poterne et ses blocs alignés à l'horizontale; l'oppidum Cornille,  dans le vallon de Gendame, non loin de Ceyreste, sur le vieux chemin d'Aubagne, où l'on trouve encore, à qui sait le voir, quelques fonds de cabanes....

 

LA FORTERESSE DE GENDAME

 

Mystère des premiers âges de notre région

            Le vallon de « Gendame » cette longue gorge, cascadant du sommet des crêtes de Roquefort pour rejoindre le Marri Vallat , le torrent de Ceyreste , sous la halte du tram , est le plus beau et le plus long des vallons de nos communes Ceyresto-Ciotadennes avec son voisin , le Vallon du Diable, aux roches abruptes et blanches qui dessinent un S dans la massif de l’Adouillet. Le Gendame ne se voit pas de loin , sa disposition géographique le masque à la vue et il faut y entrer pour le connaître…

                L’eau de pluie tombant en abondance , il y a des millénaires , creusa ce canyon maintenant sans rivière , que rejoignent d’autres gorges tout au long de sa descente vers la plaine.

                Emportant tout sur son passage, l’eau racla la terre que nous retrouvons , dure et rouge à St Estève et plus loin dans la plaine de l’Abeille et même à la mer , construisant cette partie plate qui, il y a quelques 3 000  ans et plus, était encore un marais immense , mélange de boues , de chênes et de roseaux…

                Aujourd’hui, le grand vallon sec , aride et rocailleux, ne laisse plus voir une seule trace d’eau et, si son chemin est frais avec de l’herbe, ses flancs de pierres où s’accrochent les racines des pins qui ont encore pu vivre après le gel de 1956, n’évoquent plus les torrents des périodes préhistoriques.

 

                                                               Oppidum de Gendame

 

La vision de roches, caillasses , éboulis, lierres tenaces, arbres solides  ou éclatés et morts , cette gorge calme, même trop, fait oublier par sa sauvage grandeur qui s’entoure d’un certain mystère, que la civilisation est là, à côté, à 2 ou 3 km, avec le village de Ceyreste  où le chemin d’Aubagne qui barre le vallon vers le bas, mène naturellement.

                De mystère ? direz vous ; et on ne sait pas pourquoi. Il est impressionnant quand le soir, passant en son point le plus resserré au pied des grands rochers, vous rencontrez quatre grands cèdres , réguliers, énigmatiques, qui vous attendent dans ce paysage de géant.

                En cet endroit précis, le vallon bifurque et laisse en son milieu une véritable forteresse naturelle dominant le chemin charretier abandonné, qui dans le fond serpente , de ses 40 mètres de hauteur moyenne.

                En faisant le tour de cette masse de roches, on aperçoit qu’un seul point est accessible sans escalade. Le rocher diminue de hauteur jusqu’à 3 mètres et un sentier trouve enfin passage . Mais là, un mur de pierres sèches écroulées, vestiges indéniables d’une construction de défense de la seule entrée possible de cet « oppidum ». Car c’est bien une place forte antique  que découvrit, il y a quelques années, M. CORNILLE , l’instituteur bien connu , membre du Musée Ciotaden et chercheur infatigable.

                Sur le plateau de cette forteresse , dans les broussailles et la caillasse , il mit à jour des fragments de poteries, ( anse, base, col..), petits morceaux de verre, des tuiles, un morceau de meule à grains  et trois emplacements de huttes grossières mais certaines. Déjà, à la base des rocs, dans les éboulis, il trouva des fragments de céramiques grossières , tombées ou jetées de là haut par les hommes ou les intempéries, au cours des siécles.

                Les poteries sont de texture , de fabrication différentes , comme si elles ne parvenaient pas toutes  du même peuple ou de la même époque.

                Mais le fait est là , à une époque très lointaine , cette île en pleine terre, était habitée à 3 ou 4 km de Ceyreste, dans cette gorge qui devait être plutôt sinistre. Qui étaient ces hommes ? Là est l’énigme. La poterie en général, semble romaine et grossière ; celle utilisée  par les soldats ou le peuple- tout ceci n’est que constatation rapide- Est-ce une garde romaine ? ou bien le premier habitat de Ceyreste avant que les légions de Rome n’aient pacifié la région en soumettant ou exterminant tous les indigènes pour construire Cézarista où elle est actuellement ?

                Un camp ligure qui tint tête au légions et qui fut détruit p  r elles ? Ou une garde de ces légions  pour surveiller les arrivées intempestives de ces Ligures qui effectuaient des raids de pillage pour se venger de leurs envahisseurs ? Ce n’était pas un relais car il est trop près de Ceyreste. Il pouvait déterminer une limite frontière liguro-romaine. Peut être ces gens d’armes ont ils laissés leur nom déformé au vallon de « Gendame » ? Peut être aussi s’agit-t-il d’une position de repli  Ceyrestaine . On peut penser aussi à un « lazaret »  pour la quarantaine des pestiférés ; mais la raison d’un mur de défense est alors nulle , une simple palissade aurait suffi !

                Le mystère du vallon de « Gendame » reste entier. Pourquoi garder ce chemin encaissé qui conduit à la crête et de là vers Cassis, Aubagne et Marseille , tout ou presque , refait ou créé par les Romains ? Mais la voie Romaine monte vers Caunet et ne passe ( apparemment) pa                s par là. De plus, les Romains préféraient les routes de crête , moins dangereuses pour les embuscades. Il faudrait fouiller méthodiquement la base , le talus et le plateau, inspecter toutes les fissures et avoir, pour faire un travail comme celui là, beaucoup d’argent. L’histoire locale Ceyrestaine s’enrichirait sûrement de cette découverte, car beaucoup de points, pour ne pas dire tous, restent obscurs sur la naissance du fondateur de La Ciotat.

                Mais notre Etat a d’autres chats à fouetter ; il garde sa force ( de frappe) pour d’autres choses et dans le vallon , le grand « Rocher » laisse planer son mystère sur sa masse imposante dans la grand soleil, le vent et la pluie , attendant des hommes plus sages qui s’occuperont de son histoire, peut être bien plus que locale.

                M. CORNILLE, que nous félicitons et remercions pour cette découvert honorant sa perspicacité et son sens de l’observation, donne une palme de plus  de sa main au Musée du Vieux La Ciotat. Nous lui souhaitons de voir un jour son petit « oppidum » , intéresser les archéologues et du bon travail de fouille s’y effectuer de façon à augmenter  les connaissance sur les origines de nos deux communes d’une façon concrète.

                C’est le vœu que nous formons.

 

Voilà ce qu’écrivait , il y a bien longtemps ANDRE LEONE ancien membre d’AMITIE ET NATURE

 

                                   

 

Un atelier de silex aujourd´hui disparu, prés de la tour du Télégraphe et un oppidum, riche en débris de poteries, dominant le vallon de Gendame, sont les plus anciens vestiges de l´occupation humaine.
L´ancien CEYRESTE occupait une position défensive remarquable. Situé dans un creux au pied des collines, il était pratiquement invisible du littoral. Par contre, de son clocher, il pouvait tout surveiller. Installé sur un replat, il était protégé, au moins en grande partie, par un ravin profond. CEYRESTE occupe un site analogue à celui de Céreste dans les Alpes de Haute Provence. Aussi n'est il pas étonnant qu´il ait le même nom ligure.

L´histoire de CEYRESTE ne peut être dissociée de celle de LA CIOTAT qui fut son port dans l´Antiquité et au Moyen Age. Celle ci lui achetait des produits et fournissait à ses habitants du travail sur les navires et dans les chantiers navals. Les deux communautés s´étaient séparées en 1429, mais leurs territoires respectifs ne furent définitivement délimités qu´en 1675.

Le passé de CEYRESTE fut celui d´un village dont la population demeura, jusqu´en 1945, voisine de 600 habitants. c´était avant tout des agriculteurs dont les familles vivaient de génération en génération sur des exploitations moyennes ou petites. Le problème permanent était celui de l´eau à cause de la sécheresse de l´été, de la perméabilité des sols et de la raideur des pentes. Des hivers catastrophiques, heureusement très rares, «1684, 1709, 1819», pouvaient entraîner la perte des oliviers pour de longues années.

Sous l´ancien Régime, les habitants de CEYRESTE se réunissaient en assemblée générale pour élire les syndics et le maire, chargés de l´administration. Les seigneurs du lieu furent les vicomtes de Marseille, la famille des Baux puis l´abbé de Saint Victor de Marseille. Pendant les guerres de religions, le village se rangea du côté des Ligueurs, ce qui lui valut de dures représailles. Du point de vue religieux, CEYRESTE fut, pour quelques années, vers 412 un évêché, avant d´être plus tard, rattaché à l´église de Marseille. Après avoir été un prieuré consacré à Notre Dame, la paroisse fut dédiée à Saint Blaise.

L´aspect de la commune fut bouleversé après la seconde guerre mondiale. La population quintupla en 45 ans. Les villas représentent 78% des maisons. CEYRESTE ne possède pas de grands immeubles collectifs, c´est là un de ses charmes.

 

 

GASTON 

 

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